Aujourd’hui tu aurais dû fêter tes 1 an … mais la vie en a décidé autrement. Je ne comptais pas parler un jour sur ce blog de cela et, en même temps, celui ci n’existerait pas si nous soufflions aujourd’hui cette bougie.
Cette date je ne la marquerai pas d’une croix blanche de nombreuses années étant donné que d’autres ont pris sa place et que, celles-ci, par contre, je ne pourrai jamais les oublier. Il y a le 14 janvier d’abord, jour où nous avons appris avec ton papa lors de la deuxième échographie que tu souffrais de cette malformation cérébrale. Ce coup de massue sur notre tête, cette tristesse mélangée à la colère, ça, c’est sûr, nous ne n’oublierons pas.
Puis il y a eu ce 5 février, ce jour que jamais dans notre vie nous ne pensions connaître. Ce jour où nous t’avons dit au revoir avant même de te connaître. Ce jour où nous t’avons rencontré et t’avons accompagné dans cette épreuve si difficile.
Voilà pourquoi ce 30 mai n’aura bientôt plus de signification pour nous. Voilà pourquoi, c’est plutôt à ces autres dates, qu’en silence, ton papa et moi marqueront ton passage dans notre vie.
Je ne cherche pas en écrivant cet article à ce qu’on me plaigne ou que l’on m’envoie de jolis mots. J’ai la chance d’avoir été très bien entourée durant cette période et je peux affirmer que je vais bien. Certes, il m’arrive encore de pleurer (déjà 2 pauses mouchoirs depuis que j’ai écris ces lignes) mais je sais que c’est normal donc je laisse les larmes couler et la vie reprend. Je pense que j’avais juste besoin d’en parler une bonne fois pour toute parce que maintenant cette histoire fait partie intégrante de ma vie et que je voulais que mon petit garçon ait aussi SON moment. D’autant que je sens bien que maintenant quand j’aborde le sujet, les visages se crispent et se remplissent de pitié. Et ce n’est pas ce que je cherche en parlant de cette grossesse. Il m’est juste impossible de faire abstraction de cet épisode de ma vie et c’est justement en devant éviter d’en parler pour ne pas « choquer » que je me sens triste. Mais je comprends …
Et puis maintenant je porte cette petite fille dans mon ventre, cette petite soeur que tu n’auras pas la chance de rencontrer mais qui elle te connaîtra. Comme ton grand frère, qui a vécu ça de près avec ses yeux de petit garçon de 4 ans 1/2, elle saura ce qui s’est passé et qu’elle est là un peu grâce à toi. Même si l’on fera tout pour qu’elle ne porte pas ce poids d’être « le bébé d’après ». Elle aura une vie heureuse mais sans privilège particuliers, une vie pleine de rire mais tout en ne l’épargnant des épreuves de la vie. Et surtout elle fera partie de cette famille où tu auras à jamais ta place.
Alors même si juste un regard avec ton papa suffira à ce que l’on sache que l’autre sait le jour que nous sommes, sache que, pas un jour ne passe sans que nous ne pensions à toi. Cependant sache également que l’on ne s’interdit pas d’être heureux pour autant. Cette décision, si difficile fût-elle à prendre, n’est pas un cas de conscience pour ton papa et moi mais ce manque de bébé et ce vide que l’on ressent après cette fin si brutale sont désormais derrière nous. Et grâce à ton grand frère, et ses sourires jusque dans les yeux, et aussi cette petite soeur qui arrive, sache surtout, qu’en ce 30 mai, nous allons bien.
NB : Pour ceux et celles qui me découvriraient par cet article, pas besoin de vous abonner à la newsletter ou suivre ma page facebook pour autant. Ce blog n’est pas un recueil d’articles sur le deuil périnatal ni sur l’IMG, juste le témoignage d’une maman qui, comme tant d’autres, a traversé cela dans sa vie. Je ne souhaite pas me faire l’étendard de cela parce que je veux penser à autre chose. Mais cela me faisait plaisir de partager cela avec vous … juste pour cette fois! Cependant si certaines (et certains car on oublie bien trop souvent les papas dans ces histoires) ont des questions je suis quand même ouverte mais en mode privé via la page de contact.
Sur ce … belle journée à vous et profitez des sourires de vos enfants !
Source image : BonnesImages.com
C’est bien que tu aies eu le courage de t’exprimer ! Je ne vais pas te dire que je comprends ce par quoi tu es passé, puisque je ne l’ai pas vécu, mais en tout cas, je suis fière de ta perception des choses et de ton courage.
Merci …
<3